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Le Nouvel an tamoul 5106, une grande fête que les Réunionnais s’approprient ?

- Selvam Chanemougame : Les nombreuses manifestations culturelles en termes d’animation et de réception par les municipalités viennent étoffer ce début du Nouvel An Tamoul 5106. Que de chemins parcourus ! En avril 1990, a eu lieu une manifestation monstre, sous la houlette de l’association régionale Tamij Sangam, avec un regroupement de nombreuses associations venues de toute l’île pour organiser le nouvel an en plein chef-lieu. Aujourd’hui, ce pléthore de spectacles vient prouver le dynamisme de cette composante ethno-culturelle et aussi l’engouement de cette jeunesse vers un retour aux sources identitaires.

Pouvez-vous nous en dire davantage sur le sens des festivités qui inaugurent l’année Parthiba ?

- L’année Parthiba est placée sous le signe de la royauté. Le nouvel an est une date importante du calendrier hindou. À La Réunion, il devient un repère fondamental de ce renouveau de la culture indienne au même titre que le Dipavali. La prière matinale soit au temple ou chez soi même, le grand nettoyage de sa maison, la fabrication des mets sucrés et le partage avec amis et voisins sont des moments forts de cette journée. Le nouvel an n’est pas uniquement un jour de fête ; c’est aussi un jour d’introspection sur notre avenir, sur notre préservation des valeurs de tolérance et de générosité.

Solidarité avec les victimes du tsunami

Une année placée sous le signe de la solidarité ?

- Cette année, l’année Parthiba prend une importance particulière suite à cette tragédie meurtrière de Tsunami qui a frappé de plein fouet le subcontinent indien, au cœur même de la civilisation tamoule (Tamil Nadu, Pondichery, Sri Lanka...). Nous ne pouvons rester insensibles devant tant de morts, sinistrés et orphelins qui vont passer leur jour de l’an sans leurs proches dans le désespoir. Ayons un moment de recueillement ou de pensée pour toutes ces victimes avant nos manifestations. Cette catastrophe naturelle nous a plongé dans la nécessité absolue de coopération entre les pays riverains de l’océan Indien ; elle nous a incité à lever la tête pour voir plus loin jusqu’aux rivages de l’Afrique et de l’Asie.

Et sur cette démarche de co-développement, avez-vous des propositions ?

- La Réunion a ses atouts par sa diversité ; les Réunionnais ne souhaitent pas que des compliments des ministres de passage dans notre île pour son harmonie et sa tolérance. Ils veulent des ponts vers tous ces pays afin de sortir de leur isolement et continuer à construire et à renforcer continuellement notre pluralité culturelle ! La France a tout à gagner sur le plan économique et humain. Les restrictions à la circulation d’hommes et d’idées dans l’océan Indien est préjudiciable d’abord pour notre île.

Revendication de tous les Réunionnais

Quelles sont aujourd’hui les principaux projets portés par l’association Tamij Sangam ?

- La revendication de jours fériés pour Dipavali et le Nouvel An est une aspiration générale non-seulement de la population tamoule mais de tous les Réunionnais qui reconnaissent qu’une injustice s’est installée dans notre pays dit des Droits de l’Homme. Les autorités et les élus à tout échelon doivent se prononcer sur un sujet important et non pas se contenter de souhaiter seulement un "Pouttandou Vajtoukal" ! (Bonne année !).
Tamij Sangam a déjà organisé des pétitions, des rencontres avec les ministres pour les sensibiliser sur le sujet. L’Association collabore avec le Groupe de Dialogue Inter Religieux pour présenter bientôt un calendrier des jours fériés spécifique à La Réunion.
Certes de nombreux chantiers sont à réaliser : la formation des prêtres locaux, encouragement de la vocation à être des gouroukkal ( prêtres) ; l’enseignement de la religion ; l’aide financière et technique pour la rénovation ou restauration des temples ayant des difficultés financières. Tamij Sangam compte œuvrer pour la résolution de ces projets...

“Témoignages” et l’Association Régionale TAMIJ SANGAM souhaitent à tous les Réunionnais une bonne et heureuse année 5106

Les principales manifestations culturelles

Durant cette semaine, les associations Sarasvathi et Maha Badra Kâli proposent dans les écoles de l’Ouest et les hôpitaux du Sud des programmes de danses et de musique.

- Ce soir à Saint-Pierre à 20 heures : concert événement avec le maître du violon Dr L. Subramaniam à la Place de la Mairie.

- Ce soir à Saint-Louis à 17 heures 30 : conférences et danses indiennes organisées par l’Association Tirouvallouvar à Saint-Louis.

- Demain à Saint-Denis à 20 heures : concert Oundjel au Théâtre de Champ Fleuri par l’association Ranjani.

- Samedi à Saint-Pierre à 20 heures : soirée culturelle au CNR de Saint-Pierre organisée par l’Association culturelle Maha Badra Kâli.

- Samedi à Saint-Denis de 15 heures à 17 heures : rencontre littéraire avec deux écrivains indiens en partenariat ave le Germ à l’Espace culturel et social du Koyil de Saint-Denis.

- Samedi à Saint-Gilles les Hauts, de 14 heures à 21 heures : journée culturelle avec danses et bal tamouls par l’Association Oubli pa nout tradisyon tamoul et India Rodja Kajagam à la Sapèl la Mizèr à Villèle.

- Samedi à Sainte-Suzanne à partir de 17 heures, animation sur la place de la mairie, avec la Fanfare Viramoundar, Salick Academy Dance, les tambours sacrés. À 18 heures, grand défilé de chars qui doit s’achever sur le site du Bocage, pour un grand spectacle son et lumière.

- Samedi à Saint-Louis à partir de 20 heures : bal tamoul Virakumaran par l’association Tirouvallouvar de Saint-Louis.

- Samedi à Saint-Paul à 20 heures : soirée culturelle à la Salle du Partage, rue Saint-Louis à Saint-Paul organisée par l’Association Tamij de Saint-Paul.

- Lundi à Saint-Denis à 20 heures : soirée culturelle ; chants dévotionnels et danses indiennes à l’Hôtel de Ville de Saint-Denis organisée par l’Association Culturelle Réunion Inde à partir de 20 heures.