Les Nations-Unies fixent le cap de deux semaines de débats

La Conférence de Copenhague doit être le tournant

7 décembre 2009, par Manuel Marchal

10 milliards par an au cours des trois prochaines années pour financer l’adaptation des pays les plus vulnérables au changement climatique. C’est l’urgence soulignée par Yvo de Boer, secrétaire général de l’UNFCCC (Convention-cadre des Nations-Unies sur le changement climatique), qui organise la conférence de Copenhague. Et au-delà des chiffres et des échéances, la conférence de Copenhague doit être le tournant, a déclaré Michael Zammit Cutajar, secrétaire général de l’UNFCC lors de la signature du Protocole de Kyoto.

Hier, une conférence de presse a permis aux Nations-Unies d’exposer leur point de vue à la veille de l’ouverture de la Conférence de Copenhague sur le Climat. Autour de la cheville ouvrière de cette conférence, Yvo de Boer, secrétaire général de l’UNFCCC (Convention-cadre des Nations-Unies sur le changement climatique), se trouvaient Michael Zammit Cutajar, ancien secrétaire général de l’UNFCC et ambassadeur de Malte aux Changements climatiques, John Ashe, président du groupe de suivi des engagements du Protocole de Kyoto, et Eric Hall, responsable communication et média de l’UNFCC.

Michael Zammit Cutajar, Yvo de Boer, John Ashe et Eric Hall. Les Nations-Unies ont présenté hier les enjeux de la Conférence de Copenhague. Elle doit être le moment à partir duquel l’humanité tournera le dos à un modèle de développement qui montre toutes ses limites.

Durant deux semaines, les représentants de 192 pays se retrouvent au Danemark pour discuter d’un nouveau traité mondial qui doit succéder au Protocole de Kyoto à partir de 2013.

La conférence de Copenhague doit être le tournant. Ce tournant doit s’opérer au moment où il ne reste qu’une petite fenêtre pour changer la donne, a souligné Yvo de Boer.
« Le temps est venu de donner une réponse forte et durable au challenge du changement climatique », a poursuivi le responsable de la Convention-cadre sur le Climat.
La Conférence de Copenhague doit se conclure sur un signal clair. Il doit fixer des mesures significatives, immédiates et ambitieuses. Et plus claires seront les conclusions de ces deux semaines de travaux, plus elles auront de chances à s’imposer auprès des leaders du monde.

Yvo de Boer propose trois pistes.
C’est tout d’abord la mise en œuvre la plus rapide et la plus large des technologies propres, comme les énergies renouvelables.
C’est ensuite un engagement à cesser ou à limiter les émissions de gaz à effet de serre.

Et La Réunion ?

Enfin, pour ce qui est du long terme, il est nécessaire de « changer la direction de la croissance économique pour l’adapter au changement climatique ». Autrement dit, il s’agit de tout remettre à plat.
Car au-delà des chiffres et des échéances, la Conférence de Copenhague doit être bel et bien celle du tournant. C’est le tournant rendu nécessaire par l’aggravation de la situation, le pessimisme croissant des prévisions et l’ampleur du défi à relever.

Yvo de Boer, secrétaire général de l’UNFCC : « Le temps est venu de donner une réponse forte et durable au challenge du changement climatique ».
(photos M.M.)

Le tournant, voilà donc la feuille de route que les Nations-Unies vont proposer aux représentants de 192 pays, soit plus de 6 milliards d’habitants.
Cela souligne combien La Réunion est en phase avec les termes du débat fixés par les Nations-Unies. Avec le lancement voici 10 ans du mot d’ordre d’autonomie énergétique par la Région, La Réunion a commencé à construire les fondations de ce changement, l’objectif étant de réduire de 100% ses émissions de gaz à effet de serre en 2025.
10 ans plus tard, les Nations-Unies organisent une conférence dont une donnée est claire. Des engagements sans précédents devront être pris.

Manuel Marchal


Mesure urgente

10 milliards de dollars par an pour l’adaptation

Hier, les responsables de l’UNFCC ont plaidé pour la mise en place d’un mécanisme de financement permettant de verser immédiatement 10 milliards de dollars par an jusqu’en 2012 aux pays les plus vulnérables aux changements climatiques. Ce fonds à débloquer servira à financer les mesures urgentes d’adaptation, avant donc l’application du traité qui succédera au Protocole de Kyoto.
Yvo de Boer, secrétaire général de la Convention-cadre des Nations-Unies sur le changement climatique (UNFCC), prévoit qu’à plus long terme, pour financer à la fois l’adaptation et l’atténuation, plusieurs centaines de milliards de dollars seront nécessaires tous les ans. Rappelons que l’atténuation est le basculement de l’économie vers la "croissance verte", avec notamment le remplacement des énergies fossiles par les énergies renouvelables.


Etat des lieux

Les efforts de la Chine et des pays du Sud soulignés

Les négociations sur le climat n’ont jamais eu une telle importance, a rappelé hier Yvo de Boer. Cette conférence de presse a été également le moment de faire un bref état des lieux sur les différentes stratégies mises en œuvre pour faire face à l’impact des changements climatiques et sur les moyens pour les atténuer.
Yvo de Boer a expliqué que les pays en voie de développement ont présenté des plans visant à limiter leurs émissions. Il a aussi évoqué l’importance du plan de la Chine, qui pourrait contribuer de manière forte à la résolution d’un problème touchant l’humanité.

A la Une de l’actuConvention-cadre des Nations-Unies sur le changement climatique

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