Une première clarification provoquée par le recours de l’Alliance

Le député Didier Robert décide de cumuler trois mandats

19 avril 2010, par Céline Tabou

Prenant prétexte d’un recours déposé contre le résultat des élections régionales, Didier Robert a choisi de ne pas démissionner de son mandat de député. Il est donc député, premier adjoint d’une commune de 74.000 habitants, président d’un Conseil régional, mais aussi conseiller régional délégué au Tourisme, président de la Communauté de communes du Sud, sans oublier qu’il fait partie du Bureau politique de l’UMP. Rappelons que l’esprit de la loi signifie qu’une personne ne peut accomplir correctement trois mandats. Le premier adjoint au maire du Tampon se saisit donc du recours de l’Alliance contre le résultat des régionales pour ne pas respecter l’esprit de la loi qu’il est pourtant chargé de voter.

Le nouveau président de la Région cumule trois mandats et plusieurs fonctions : premier adjoint du maire du Tampon, président de la communauté de communes du Sud (CCSud), député de la troisième circonscription de La Réunion, président du Conseil Régional, membre du Bureau Politique de l’UMP, et maintenant représentant du Conseil Régional à l’IRT (Ile de la Réunion Tourisme), car Didier Robert est aussi conseiller régional délégué au Tourisme.
Didier Robert veut être partout, mais parviendra-t-il à tenir la cadence de travail ? En effet, chaque fonction prise revêt une importance pour la vie des Réunionnais. Or, sa responsabilité en tant que président de la Région est de préparer et exécuter les délibérations du conseil régional.

Hors-la-loi

Il n’est pas question de morale, mais de respect de la loi. La législation française est formelle, elle interdit le cumul des mandats dans la "loi organique n° 2000-294 du 5 avril 2000 relative aux incompatibilités entre mandats électoraux (qui traite de la situation des parlementaires nationaux) et par la loi n° 2000-295 du 5 avril 2000 relative à la limitation du cumul des mandats électoraux et des fonctions électives et à leurs conditions d’exercice (qui a trait aux incompatibilités applicables aux élus locaux, aux représentants au Parlement européen et aux incompatibilités entre fonctions exécutives locales)".

Les fonctions simultanées de président de Conseil régional, de maire et de député sont donc "strictement incompatibles entre elles". L’excuse arguée, pour ne pas démissionner de son poste de député, est le recours déposé par l’Alliance, au lendemain des élections régionales. Cette attitude vise à se couvrir, dans le cas ou le recours entraîne l’annulation de l’élection. Car si il n’y avait pas eu de recours, Didier Robert aurait démissioné. Cela montre bien comment celui qui vote les lois, a bien du mal à les respecter. Et cela souligne combien Didier Robert est peu sûr de lui.

24 heures pour tout le monde

Comment Didier Robert parvient à tenir une journée, avec toutes les responsabilités qui lui incombent ? Toutes ces fonctions demandent de l’assiduité, du travail et surtout beaucoup de temps. Il doit siéger, participer au réunion de travail, aux commisions, aux conseils, aux assemblées... Didier Robert posséde une casquette bien lourde à porter. Il se doit d’être impliqué, car il a une responsabilité vis à vis des Réunionnais.
Un exemple a été évoqué par la presse durant les élections, l’absentéisme de Didier Robert à l’Assemblée Nationale. Pour rappel, les députés à l’Assemblée Nationale votent les lois. C’est également le lieu où Didier Robert se doit de défendre les intérêts des Réunionnais : emploi, économie, éducation, jeunesse, entre autres.
Cette fonction de député demande beaucoup de temps, tout comme son poste de membre du Bureau Politique de l’UMP. Il doit élaborer des stratégies, et faire des propositions de lois pour son parti, l’UMP. Ces activités demandent la publication de rapports, d’analyses sur des thèmes politique, économique et sociologique. Il faut donc du temps et de la concentration pour pouvoir mener à bien son travail.
Il en va de même pour sa postion d’adjoint du maire. Comment va-t-il faire ? Le travail premier adjoint du maire est de remplacer le maire lorsque celui-ci est absent ou dans l’incapacité de travailler. Didier Robert aurait pu se contenter d’être conseiller municipal, pourquoi donc vouloir rester le numéro 2 de la Mairie du Tampon ? Pas si sûr de lui, Didier Robert est-il sûr de ses amis ?
Didier Robert s’accapare toutes les fonctions, mais va-t-il tenir le coup, et répondre aux attentes des Réunionnais ?

Céline Tabou

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