Julie Pontalba, Maurice Gironcel, secrétaire général et Ary Yée Chong Tchi Kan, secrétaire, ont donné hier la position du Parti communiste réunionnais sur plusieurs événements d’actualité. Ils soulignent l’urgence de rassembler les bonnes volontés pour travailler à des propositions de rupture pour sortir de la crise. Il reste trois mois pour recueillir les propositions dans le cadre des Assises des Outre-mer. Le PCR demande aux responsables politiques de notre île de travailler ensemble les trois mois qui viennent pour présenter au gouvernement un projet commun.
Julie Pontalba, Maurice Gironcel, secrétaire général et Ary Yée Chong Tchi Kan, secrétaire, représentaient hier le PCR.
Maurice Gironcel revient sur ce qui vient de se passer en Corse, où le résultat du premier tour des élections territoriales donne une large avance aux autonomistes. Ils sont crédités de plus de 45 % des suffrages. « L’élection qui a eu lieu en Corse montre que c’est possible dans les autres outre-mer. C’est l’expression massive du peuple corse de prendre en main leurs affaires dans la République ». Comme le PCR, les Corses sont partis du constat que le centralisme ne marche pas, souligne le dirigeant communiste.
« C’est la démonstration que l’intégration a donné ce qu’elle pouvait ». Tous les commentateurs admettent qu’une page est tournée en Corse, poursuit le secrétaire général du PCR.
Le vent de la responsabilité
Et de rappeler quelques données, tout d’abord la distance qui sépare la France de la Corse est de 200 kilomètres. La Réunion compte trois fois plus d’habitants, et est située à 10.000 kilomètres de la France. En Corse, le taux de chômage est de 11 % contre 9 % en France, le taux de pauvreté est de 20 %, il est jugé « catastrophique ».
Les revendications des Corses convergent avec celles du PCR. Dans notre île, le taux de chômage est trois fois plus important qu’en France, le taux de pauvreté est de 42 %. Ce qui s’est passé dimanche dernier nous concerne, souligne Maurice Gironcel.
Le secrétaire général du PCR évoque également la visite du Premier ministre en Nouvelle-Calédonie. Ce pays est situé à 18.000 kilomètres de Paris. La population a des revendications encore plus fortes d’émancipation alors que la collectivité a déjà de larges pouvoirs et un statut spécifique. En Nouvelle-Calédonie, il est possible adapter les lois.
« Un référendum d’autodétermination est prévu l’année prochaine, mais quel que soit le résultat, l’autonomie sera plus forte », précise Maurice Gironcel.
Ailleurs dans le monde, force est de constater que la fusion de la Région et du Département en Guyane n’a pas apporté plus d’autonomie. En effet, de grandes manifestations ont eu lieu, et une ministre s’est excusée au nom de la République. En Martinique, la même fusion n’est pas satisfaisante. Cette volonté de prendre en main le destin, c’est l’ère de la responsabilité qui souffle. « Nous ne sommes plus les seuls à dire que le mot autonomie ne doit plus fâcher personne ».
Trois mois pour agir
Maurice Gironcel rappelle que lors de son dernier Congrès, le PCR avait comme mot d’ordre « rassembler pour la responsabilité ». L’objectif est une assemblée territoriale dotée de pouvoirs élargis, et un fonds global de développement. « Nous sommes arrivés au bout d’un système, il faut une rupture ». Le PCR « appelle toutes les forces politiques et la société civile à travailler ensemble pour s’adresser d’une seule et même voix à Paris ».
Pour sa part, le PCR a remis un mémorandum à la ministre des Outre-mer, et il est prêt à prendre les contacts qui s’imposent pour ne pas gâcher une occasion d’avancer. Les Assises des Outre-mer sont le moment d’agir, « d’ici le mois de mars, nous avons trois mois pour réussir ».