« Air Austral a toujours l’intention de venir en Calédonie. Deux Boeing 777-300 sont en phase d’achat, et nous comptons ouvrir cette liaison aux environs d’avril 2009. Les dates précises vous seront communiquées dans une quinzaine de jours, à l’issue du salon "Top Resa" à Paris ». Gérard Ethève, président d’Air Austral, est à Nouméa pour faire taire les rumeurs d’annulation ou de report du projet.
Sauf coup de théâtre, il y aura donc bien deux liaisons hebdomadaires Nouméa-Sydney-La Réunion-Paris et retour. Jean-Jacques Coquet, l’ancien délégué régional d’Air France à Nouméa, a été recruté en qualité d’agent général d’Air Austral, pour implanter les infrastructures de la compagnie en Calédonie. Le vol complet durera 26 heures 30.
Un des atouts d’Air Austral, c’est qu’elle assurera à l’escale de La Réunion des vols directs vers Lyon, Marseille et Toulouse (deux liaisons hebdomadaires vers chacune des trois villes). Soit en correspondance rapide, soit à l’issue d’un stop qui permettra de découvrir la grande île française de l’Océan Indien. Autre atout, Air Austral dessert Maurice, les Seychelles, Mayotte, Madagascar et l’Afrique du Sud. Bref, une offre touristique susceptible d’intéresser les touristes calédoniens.

Offre supplémentaire pour clientèle supplémentaire

Enfin, les avions qui opéreront cette ligne seront dotés d’une classe dite "confort" intermédiaire entre la classe économique dévolue au plus grand nombre, et la classe affaire réservée à ceux qui peuvent payer le prix fort. Un compromis susceptible d’intéresser une clientèle différente.
« Nous ne venons pas en prédateur pour prendre des parts de marché à Air France ou à Aircalin », prévient Gérard Ethève. D’ailleurs, c’est Aircalin qui aura le contrôle du tronçon Nouméa-Sydney et qui assurera la vente des billets sur cette étape. Air Austral ne vendra que des Nouméa-Saint-Denis, ou des Nouméa-Métropole. « Nous venons proposer une offre supplémentaire qui générera une clientèle supplémentaire. Et qui permettra de désengorger les périodes de l’année au cours desquelles l’offre actuelle en nombre de sièges est nettement insuffisante à la demande (NDLR : fêtes de fin d’année notamment) ».

Des milliers de touristes en plus

Air Austral pense aussi à ces nombreux touristes métropolitains qui viennent découvrir le triangle Réunion-Seychelles-Maurice, et qui, à partir de là, pourraient s’offrir à bon compte une prolongation de vacances vers Sydney et Nouméa, dont un des grands handicaps touristiques reste son extrême éloignement de l’Europe. Quelques milliers de touristes de plus, c’est toujours bon pour l’économie.
Au-delà, il y aura le rapprochement économique, humain et culturel entre les deux îles. « Nous avons à La Réunion (NDLR : 800.000 habitants) une grosse université qui forme de nombreux diplômés, lesquels partent en Métropole chercher du travail faute d’en trouver sur place. La Calédonie, son taux de croissance et ses besoins en main-d’œuvre qualifiée pourraient les intéresser ». Dans l’autre sens, l’université réunionnaise pourraient être une alternative avantageuse à celles de Montpellier, Toulouse ou Bordeaux, pour les étudiants calédoniens.
C’est moins loin, donc le voyage est plus court, sensiblement moins cher, et c’est en région tropicale, dans un environnement francophone culturellement riche et diversifié. Encore faudrait-il que l’aide à la continuité territoriale joue pour cette destination française, et pas seulement vers la Métropole.