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“Légendes créoles” au Théâtre du Grand Marché
3 mars 2005
Des légendes réunionnaises, en créole comme en français. Des légendes d’ici qui partagent avec celles de là-bas le monde sans frontière de l’imagination, qui parle à tous et à chacun de ce qui nous fait nous, une vérité profonde.
(page 8)
Kriké. Kraké. Krakér, krakéz i rakont zistwar, san ramas mantèr. Sanm la boush, sanm lo kor, kozé, krié, dansé, bouzé, bann lézann kréol i rannt dann téat. Daniel Honoré lavé kap azot dann son lékritir, ala bann zistwar i marone lo liv pou rotourn dann kozman. Kèl plézir pou la lang, pou zoréy, pou lo kèr. Lané pasé bann krakér krakèz la mont ziska Mafate pou révéy nout mémwar. Si koté Sin-Lé osi, domoun navé d’gou asiz sou filao, tandi soléy i tonm. Astèr si bann krakèr i vyin pi la kaz domoun, zot i atann anou dann téat.
Zarlor nout kiltir
Kosa lé pli vré k’inn lézann ? Kosa i koz anou plis, kékswa nout laz ? Kozman-là la pass d’in a lot malgré lo tan. Ek lo tan zot i avans, zot i shanz, mé zot i port minm vérité. Bann zistwar i gard inn tras la manyèr domoun La Rénion la lir Listwar. Sa i esplik anou nout kroyans si la vi si la mor, sak lété é ki lé ankor. Sa lé mayé an nou, i done anou inn manyèr war lo monn pou viv la vi. Ou vé konét koman i lé nout réalité, koman i roul nout tourné-viré, akout kozman krakèr.
Vyè lézann na pi lotèr. Sa ta nout tout. Ou koné lo zistwar ? Alors ou koné osi sak krakér, sak krakéz, na son fason dir. Sakinn i trap lo zistwar i pran ali pou li. Anou d’trapé, sakinn osi i antann son fason. Lézann i koz ék tout domoun épi ék sak moun.
Mé in krakér i fé pa ryink rakont zistwar. Li bat la lang osi pou son muzik kom an fonnkèr. Krakér i koné koman la lang i tourn, li zwé ék son vwa, li zwé ék lo mo. In krakèr i tonm an minm tan in gardyin la mémwar, in gardyin nout kréol, in zarlor nout kiltir.
Eiffel
Le mot d’Ahmed Madani, “acteur, raconteur, veilleur”
Daniel Honoré a immortalisé avant qu’elles ne se volatilisent, quelques-unes des plus savoureuses légendes créoles. Ces histoires écrites avec beaucoup d’humour et de tendresse sont pleines de vie, d’instants truculents, de situations simples ou merveilleuses, de personnages hauts en couleur, de héros du passé, de figures historiques... La mémoire d’un peuple se niche aussi dans sa mythologie, entre vérité, imaginaire, croyances et rumeurs.
Renouer avec la parole
Nous avons libéré certaines de ces légendes des livres où elles étaient enfermées pour les remettre en bouche et en partager la saveur avec ceux qui s’en souviennent encore et ceux, de plus en plus nombreux, qui les ont oubliées.
Renouer avec la parole, lui restituer sa place première dans l’échange avec l’autre ; soif de simplicité dans un monde de plus en plus médiatisé, informatisé, virtualisé. Retourner à l’essentiel des rapports humains, retrouver les mots et les interprétations, malentendus ou incompréhensions qui y sont inhérents mais qui laissent à chacun la possibilité d’y trouver sa propre vérité, voilà ce qui nous a guidé. La polysémie de ces légendes, leurs sens cachés, la place béante qu’elles laissent à l’imagination nous permettront, l’espace d’une soirée, de briser la continuité sémantique d’une pensée unique qui chaque jour, lessive un peu plus nos esprits plutôt que ne les nourrit.
Le défi de la scène
En 2004 nous avons fait un parcours avec ces récits en proposant de les faire entendre hors du théâtre, du cirque de Mafate, au front de mer à Saint-Leu en passant par les cours d’école, les jardins, les cases, à chaque fois acteurs et spectateurs ont éprouvé de vives émotions. Le spectacle est à géométrie variable.
Puisque nous avons joué hors du théâtre, nous avons senti le besoin de confronter cette recherche à la réalité de la “boîte noire”. Nouveau challenge pour les acteurs qui jusque-là ont nourri leur jeu de la proximité avec le public. Cette fois il a fallu chercher, approfondir les pistes explorées, en trouver d’autres, réinventer et se remettre en question. Pour les accompagner un musicien hors pair nous fera voyager sur des airs de blues, de bossa, mais aussi sur des compositions de Satie, de Salvador, d’Enrico Macias. La volonté est affichée de ne pas coller au répertoire attendu mais d’inscrire ces mythologies réunionnaises dans un patrimoine musical hybride exprimant la douleur, le bonheur ou la nostalgie. C’est notre manière d’en faire ressortir la dimension universelle.
Deux programmes sont présentés pour cette nouvelle création faisant alterner huit histoires mettant en scène sorcellerie, mauvaises âmes, mauvais maris, trésor, esclaves marrons...
Les acteurs seront joueurs, menteurs, dissimulateurs. Passeurs d’histoires, ils exécuteront quelques tours de passe-passe pour endormir la vigilance de ceux qui sont venus les écouter et les transporteront à leur insu vers le rêve, la poésie et pour les moins jeunes d’entre eux vers les territoires mystérieux de l’enfance oubliée...
Ahmed Madani
“Légendes, légendes...” : un mot de Daniel Honoré
Création collective, la légende est une mémoire dans le sens où chaque génération qui passe peut y apporter sa marque... La légende permet à l’homme de donner libre cours à son génie de la parole : il n’est pas prisonnier d’une histoire et de ses lignes. Il s’évade avec des mots simples, il crée, marie le ciel et la terre, épouse le cosmos, y sème sa substance, sa poésie, son âme. Pour faire fleurir l’imaginaire, la légende a besoin de se laisser bercer par le souffle de la liberté, telle la graine qui, emportée par le vent, va germer sous d’autres horizons. Partant, la légende n’appartient à personne, puisqu’elle appartient à tout le monde.
L’âme d’un peuple
Se poser le problème de la nécessité des légendes, c’est se poser celui de la nécessité des croyances populaires, des mythologies, de la poésie, du désir de comprendre et de rêver. C’est se poser le problème de la permanence d’une âme, de l’âme d’un peuple.
Alors a-t-on le droit d’écrire une légende, autrement dit, de la figer ? La figer, n’est-ce pas l’empêcher de tendre vers l’accomplissement du destin de l’humanité ?
Si malgré cette réflexion, j’ai tenu à écrire ces légendes, c’est qu’à l’époque il y avait urgence. Il fut un temps où, avec l’irruption brutale d’un mode de vie venu du dehors, tout l’héritage culturel de nos pères menaçait de disparaître : les proverbes, les croyances populaires, les “zédmo”, la manière de se nourrir, de se vêtir, de se conduire, et bien sûr, les contes et les légendes. En les écrivant, j’avais conscience de ne jamais pouvoir refléter l’exubérance et la richesse de l’oralité avec sa gestuelle, ses intonations, ses mimiques... En revanche, devant profiter d’une occasion exceptionnelle de remettre ces légendes à la disposition du public - occasion offerte par RFO radio - je regrette de n’avoir pas pris conscience aussi, que l’opportunité était belle de faire un travail sur la langue créole pour ... “fénésans” une vraie œuvre littéraire réunionnaise.
Mais aujourd’hui que l’intérêt pour notre fonds culturel est revenu, tous les espoirs sont permis... Surtout depuis que des acteurs conteurs investissent leur enthousiasme et leur talent dans nos légendes pour les faire vivre.
Daniel Honoré
KANSASA ?
Vendredi 4 mars 20 heures
Samedi 5 mars 20 heures
Dimanche 6 mars 18 heures
Vendredi 11 mars 20 heures
Samedi 12 mars 20 heures
Dimanche 13 mars 18 heures
Mardi 15 mars 20 heures
Durée : 1 h 30
Tarifs de 5 à 18 euros
Réservation 0262.20.96.36 du lundi au vendredi de 11 heures à 18 heures
Kisa i fé kosa ?
“Les Légendes créoles” de Daniel Honoré sont publiées aux Editions Udir.
Traduction Jean-François Samlong
Mise en espace et direction d’acteurs Ahmed Madani
Musicien Markouzov (bluesman soviétique)
Avec en alternance Mickaël Fontaine : Doub kot, frodé èk gramoun, Jocelyne Lavielle : Madame Desbassyns Vierge noire, Ketty Lisador : Gran mèr Kal, Wi !, Rachel Pothin : Lo trézor, Dèy Marsélin, Le retour de l’âme.
Production centre dramatique de l’océan Indien, avec le soutien du Ministère de la Culture et de la Communication, de la Ville de Saint-Denis, du Département de La Réunion et de la Région Réunion.
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