Biens mal acquis

Un ministre demande de l’aide pour rapatrier les capitaux pillés en Tunisie

7 décembre 2017

Le ministre tunisien des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières, Mabrouk Korchid, a appelé, mardi, la Communauté internationale à aider davantage la Tunisie pour rapatrier les capitaux pillés, les résultats obtenus dans ce dossier depuis six ans étant « faibles et décevants », marqués par le rapatriement de deux avions, de deux yachts, une somme d’argent dérisoire estimée à 250.000 dollars et d’autres sommes sans considération grâce à l’aide de la Suisse.

Cité par un communiqué du ministère ce mardi, M. Korchid qui s’exprimait devant les participants au colloque international sur le rapatriement des capitaux pillés qui se tient à Washington (4-6 décembre), a affirmé que la Tunisie a fait plusieurs demandes judiciaires et administratives pour le rapatriement des capitaux pillés.

Il a insisté sur le fait que le peuple tunisien qui a besoin de cet argent pour assurer un développement durable et pour développer les régions marginalisées, a créé un compte spécial où sont versés les capitaux rapatriés. L’objectif de création de ce compte, resté faible, est d’assurer des dépenses pour le développement.

Le colloque auquel participent de hauts responsables internationaux, est co-organisé par les Etats-unis et la Grande Bretagne en collaboration avec l’initiative réservée au rapatriement des capitaux pillés, créée dans le cadre d’un partenariat entre le groupe de la Banque mondiale et l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime.

La Tunisie a envoyé 81 plaintes à plusieurs pays dans le monde dont 27 à des pays arabes et a chargé huit cabinets d’avocats internationaux dans des questions liées au rapatriement des capitaux pillés, mais les autorités tunisiennes n’ont pas donné de chiffres précis sur le volume des capitaux qui concernent l’ancien président Ben Ali et son épouse.

Les estimations sont contradictoires. Si l’Association tunisienne pour la transparence financière estime le volume des capitaux à environ 32 milliards de dollars, d’autres estimations non officielles font, en revanche, état de plus de 100 milliards de dollars.

Les réponses données à la Tunisie sont généralement soit négatives, soit sans intérêts. Ainsi les autorités judiciaires argentines, par exemple, ont répondu négativement à la demande de la Tunisie. La même réponse a été donnée par les autorités judiciaires du Maroc qui affirment l’absence de biens appartenant à Ben Ali ou ses gendres au Maroc, et les autorités des Emirats arabes unis.


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